Le mariage de Osamu et Alice à Aclou, Eure
Champêtre Été Bordeaux
O&A
01 Sept, 2018Le reportage de notre mariage
Le 1er septembre 2018
Il est tôt, 5 heures du matin peut-être, nous partageons une chambre d’hôtel tous les cinq à Montmartre. La mère d’Osamu, sa soeur et une amie de sa soeur sont arrivées hier matin. Des allées et venues discrètes vers la salle de bain commencent pendant qu’on somnole. Tour à tour dans la matinée, chacun d’entre nous passe à la douche et se prépare pour le grand jour.
Vers 10 heures, Laureen nous retrouve en bas, dans sa robe de témoin, prête à embarquer le marié, pendant que ma belle famille monte en voiture avec moi. Après un trajet de deux bonnes heures dans la campagne normande, nous arrivons à la Debrissière où François, Christine et Emilie nous attendent, fin prêts. Le mariage a lieu dans une heure et demie, nous n’avons pas déjeuné, et nous n’avons pas, Osamu et moi, enfilé notre tenue. J’avale ma part de quiche en quatrième vitesse, je textote Margaux, François nous presse, Laureen nous détend, et ma belle famille ne sait pas par quel bout commencer la quiche.
En savoir plus »Le tempo s'accélère, je monte à l’étage où toute ma panoplie m’attend, et j’entame une version rapide de la préparation nuptiale. Margaux et Lola arrivent, me rejoignent en haut, avec la soeur d’Osamu qui a promis de me maquiller (c’est son métier, je préfère confier cette tâche de la plus haute importance et pour laquelle je n’ai aucune compétence à une professionnelle). Margaux me fait les ongles, Lola me tend les bijoux, Laureen prend des photos, tout le monde défile dans la chambre pendant qu’on m'appelle en bas pour faire les présentations entre mon papa - qui vient d’arriver – et la famille d’Osamu. Salutations japonaises ou bises chaleureuses, personne ne sait vraiment comment se dire bonjour mais tout le monde s’en sort, et je m’éclipse pour finir de me préparer.
Ça gronde en bas, je suis en retard, on a peur de faire attendre M. le maire, et on voudrait bien savoir qui conduit qui. Entre deux coups de mascara je propose un plan de bataille pour caser tout le monde dans les voitures. On n’attend plus que moi, ça trépigne un peu plus, Margaux calme le jeu, et on finit par y aller. J’arrive en dernier avec mon papa, ma grand-mère et Christine, qui a mis une rose rouge à sa poche de chemise. Tout le monde m’attend, nous avons 13 minutes de retard, record historique pour la commune d’Aclou.
Alors que je descends de voiture, entre les “oh” et les “ah” de la foule qui s’extasie devant ma robe, ma grand-mère me montre du doigt la maison en face de la marie et me glisse à l’oreille : “c’est là, dans l’ancienne mairie, que je me suis mariée il y a soixante ans”. Nous entrons dans la toute petite salle de cérémonie, il n’y a qu’une dizaine de chaises mais nous ne sommes même pas vingt. Le maire, qui est aussi le frère de ma grand-mère, commence son office avant même que j’aie le temps de lisser les plis de ma robe. Un mot d’accueil avec une pensée pour les absents – c’est-à-dire ma maman -, puis tout s’enchaîne, article 1, article 2, il y a du français, du japonais, de l’anglais, monsieur le maire en perd son latin, et en moins de deux nous voilà mariés.
Applaudissement, “clac” la mariée a son alliance, “crac” le marié aussi, un bisou pour la photo, et tout le monde se rassoit. Dans une sorte de soulagement général, l’assistance écoute d’une oreille distraite la lecture de l’acte de mariage, qui reprend point par point ce qu’on vient de faire. Tout le monde sort, on nous colle dans les bras des papiers, un livre d’or, des fleurs et le livret de famille, que je colle à mon tour dans les bras de Margaux. Puis c’est la sortie de la mairie, lancer de riz, séance photo, les larmes de ma belle-mère, qui a traversé la moitié du monde connu pour marier son petit dernier. Margaux récupère la rose tombée de la chemise de Christine et la glisse à la veste d’Osamu. Tout le monde monte en voiture et démarre, alors qu’Osamu et moi nous retrouvons seuls sur la place de la mairie. Laureen rattrape la voiture de Joël et Marie-Hélène qui, très gentiment, acceptent de nous emmener.
L’après-midi est délicieux, il fait un temps splendide, nous sommes mariés, mes grands-oncles et grandes-tantes qui se sont tous mariés à Aclou sont ravis d’avoir des convives japonais, Laureen s’improvise paparazzi et saute dans les herbes pour capturer notre meilleur profil, pendant que François, Christine et Emilie préparent un décor champêtre-musique pour le vin d’honneur.
Quand tout est prêt, on débouche le champagne. Il suffit d’une coupette pour que l’atmosphère se détende, la chaleur du soleil aidant. Je monte à l’étage pour enfiler un kimono, et faire ainsi honneur à la tradition japonaise. C’est Masumi, ma belle-soeur, qui m’aide à le mettre. En bas, la mère d’Osamu se lance dans une séance d’origami pendant que tout le monde me cherche. Je réapparaît, nouvelle vague de “oh” et de “ah”, et Cinzia sort sa guitare pour nous jouer quelques morceaux.
Le timing est serré, et François doit enchaîner immédiatement avec la visite du musée de Papy. C’est mon moment préféré, je reste avec Manic, Tannie, Christine et Claude Deshayes, et je souffle un peu en sirotant mon champagne. Puis c’est l’heure de se remettre en route, on repasse la tenue de mariés, on s’embrasse, et c’est reparti pour une heure de route, en direction du Havre.
On se gare devant la maison de mes parents, et j'aperçois les copains de papa qui remontent la rue à pied. Les japonaises s’installent dans les chambres, Marie-Hélène prépare les petits fours et Anne fait des bouquets de fleurs. On sort les coupes de champagne pendant que Laureen gratouille discrètement dans un coin. Après La Mauvaise réputation reprise en choeur par tout le monde, Laureen nous prend à l’écart tous les deux et nous joue une chanson qu’elle a apprise spécialement pour aujourd’hui.
Pour échapper aux moustiques qui essaient clairement de gâcher la fête, on se réfugie sous la serre et papa réussit enfin à faire son discours – en anglais. Puisqu’il faut traduire en français et en japonais, c’est forcément plus court, mais le plurilinguisme a du charme. On est heureux d’être ensemble, mon papa est ravi d’accueillir la famille d’Osamu, et on pense aux absents – c’est-à-dire à ma maman -. Osamu et Laureen enchaînent avec une session de guitare époustouflante, je chante une chanson et on rentre tous se mettre à table.
On a installé les planches et les tréteaux de papi Jean et mamie Poule pour l’occasion, et déroulé la nappe en papier. On s’installe autour de la table, assemblée incongrue multinationale et multigénérationnelle, et commence un festin bien franchouillard et bien arrosé qui va durer plusieurs heures. Margaux s’affaire en cuisine, Laureen baragouine avec les japonaises, il est tard à Sapporo et les paupières s’alourdissent. Macarons et boules de glaces succèdent au spectaculaire plateau de fromage pendant la pause clope sous la serre, et le champagne recommence à couler. Minuit est déjà passé, certains invités s’en vont, et je troque la robe et les talons pour un jogging et une paire de tongs, le champagne coule toujours.
Une semaine plus tard, nous nous retrouvons au parc Montsouris : Alex, Fanny et Marie-Laure sont de passage à Paris, c’est l’occasion de se retrouver. Après une heure de métro en tenue de mariés, nous arrivons, en retard, au point de rendez-vous que Sophie nous a trouvé la veille. Les copains et les copines sont déjà là, d’autres nous rejoignent, il fait un temps magnifique, et Benjamin a mis sa tenue de mariage.
On s’installe au soleil, puis on commence la deuxième cérémonie de mariage, officiée par Sophie. Elle parle de nous deux, de ce que nous avons vécu ensemble et de ce qu’on fera plus tard. Elle parle de Pai et de la musique, elle pense à “Job to do” et à “Bamboo Tambourine”, et elle évoque ma maman. Les copains nous soufflent des bulles pendant que Sophie lit son texte en double langue. On lit les voeux qu’on a écrit le matin même sur un bout de papier, puis on les enterre dans un pot avec un oranger, notre oranger. Sophie invite tout le monde à venir arroser l’arbre, et chacun vient à tour de rôle verser un peu d’eau sur la terre. Florian nous amène les alliances, “clac” et “crac” une deuxième fois, tempête de bulles, vivent les mariés ! C’est la deuxième fois, mais mon papa est quand même ému.
Camille sort l’accordéon, on ouvre le champagne, on sert du jus de fruit à Julie et on trinque. Simon est la, Mathilde aussi, et Alex, qui avait ramené un mini accordéon pour sa performance de “Yvette Enlair”, l’offre à Florian qui se lance dans un duo avec sa tata – hyper fière. Margaux et Owen arrivent, certains copains s’en vont, le soleil baisse et on continue à papoter dans l’herbe. Puis c’est l’heure de ramasser nos affaires, on remonte vers l’entrée du parc et on se dit tous au-revoir sur le quai du tramway, l’oranger sous le bras. C’est Agathe et PIerre qui s’en occuperont pour nous, parce que demain on prend l’avion pour la Thaïlande, deux fois mariés.
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